DPE à Évreux : Fin des Passoires Thermiques en 2025 dans l’Eure, Quelles Solutions ?
Les passoires
thermiques sont dans le viseur des pouvoirs publics depuis la promulgation de
la loi Climat et Résilience le 22 août 2021. L’objectif est clair : éradiquer
les logements les plus énergivores du parc immobilier français afin d’atteindre
la neutralité carbone d’ici 2050. Pour cela, les pouvoirs publics ont adopté
une approche progressive visant à interdire progressivement la location des
logements classés F et G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Dès
janvier 2025, les propriétaires bailleurs ne pourront plus proposer à la
location un bien classé G sans travaux de rénovation. Puis, en 2028, ce sera au
tour des logements classés F, et enfin en 2034, les logements classés E seront
à leur tour bannis du marché locatif.
Le DPE est un
outil essentiel dans cette transformation du parc immobilier. Il permet de
mesurer la performance énergétique d’un logement en évaluant sa consommation
d’énergie et ses émissions de gaz à effet de serre. Son rôle ne se limite pas à
informer les acheteurs et locataires ; il est également conçu pour encourager
la rénovation énergétique et sensibiliser la société aux enjeux du mal
logement.
Les biens
immobiliers sont classés sur une échelle allant de A à G. La classe A concerne
les constructions neuves les plus performantes, souvent labellisées BEPOS
(Bâtiment à Énergie Positive) ou maisons passives. La classe B regroupe les
bâtiments basse consommation, dont la performance énergétique est optimisée
grâce à des systèmes de chauffage et d’isolation récents. La classe C
correspond aux habitations récentes nécessitant un complément d’isolation. La
classe D concerne les logements construits dans les années 80 à 90, souvent
équipés de chauffage électrique et déjà rénovés partiellement. La classe E
regroupe les habitations antérieures à 1975, avec des performances énergétiques
jugées moyennes. Les classes F et G, quant à elles, désignent les logements les
plus énergivores, souvent construits avant 1965 et nécessitant d’importants
travaux pour atteindre un niveau de consommation acceptable.
À partir de
janvier 2025, les logements classés G seront interdits à la location, imposant
ainsi aux propriétaires d’entreprendre des travaux de rénovation énergétique
pour pouvoir continuer à louer. Ceux qui ne respecteront pas cette obligation
s’exposent à des sanctions dont les modalités précises restent encore à
définir. En attendant ces précisions, il est d’ores et déjà acté que les
locataires seront en droit d’exiger des travaux d’amélioration et, si besoin,
de bénéficier d’une réduction de loyer en attendant la mise aux normes du
logement.
En 2028, les
mêmes règles s’appliqueront aux logements classés F, soit 2,8 millions de biens
qui ne pourront plus être mis en location si des travaux de rénovation ne sont
pas entrepris. En 2034, la réglementation s’étendra aux logements classés E,
touchant environ 4,5 millions de logements.
Face à ces
échéances, les propriétaires de logements classés F ou G doivent anticiper les
mesures à prendre. Plusieurs options s’offrent à eux. La première consiste à
réaliser des travaux de rénovation énergétique avant les dates butoirs.
Différentes aides financières existent, telles que MaPrimeRénov’, les
Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) ou encore l’Éco-Prêt à Taux Zéro
(Éco-PTZ). Ces dispositifs permettent d’alléger le coût des travaux et
d’améliorer la performance énergétique du logement tout en augmentant sa valeur
sur le marché immobilier.
Pour ceux qui
ne souhaitent pas ou ne peuvent pas entreprendre ces rénovations, la vente du
bien reste une alternative, bien que le contexte actuel soit peu favorable aux
vendeurs. Avec la chute des prix et les contraintes énergétiques, la demande
pour les passoires thermiques a fortement diminué. Il pourrait être plus
judicieux d’attendre le printemps 2025, période à laquelle une reprise du
marché est attendue.
Pour les
investisseurs immobiliers, il est crucial d’être vigilant lors d’un achat
locatif. Il est recommandé de privilégier un bien classé au moins en D, ou, à
défaut, de négocier une baisse du prix d’achat pour compenser le coût des
travaux à prévoir.
Les
restrictions liées au DPE à Évreux et dans toute la France marquent une
transformation profonde du marché immobilier. Elles imposent aux propriétaires
une réflexion stratégique sur la gestion de leur patrimoine. Entre rénovations,
aides financières et anticipation des évolutions législatives, il devient
indispensable de mettre en place un plan d’action clair pour éviter de voir son
bien perdre toute valeur sur le marché locatif.